Pour l’environnement, les agriculteurs ne démissionnent pas
Les enjeux écologiques continueront à préoccuper les agriculteurs avec ou sans Nicolas Hulot au gouvernement. Pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et des médicaments vétérinaires, pour lutter contre l’artificialisation des sols, le réchauffement climatique, pour préserver la biodiversité et la qualité de l’eau, pour une alimentation toujours saine, les agriculteurs continueront à rechercher des solutions pragmatiques, réellement efficaces et pérennes.
Bien évidemment qu’il faut être sensibles aux enjeux environnementaux. Il n’y a pas plus sensibles à l’écologie que les agriculteurs qui sont au quotidien en train de gérer les espaces, le climat, la biodiversité et leurs évolutions pour certaines réellement alarmantes. Mais dans ce domaine-là, on ne peut pas être idéologue. Stopper le glyphosate en un claquement de doigt, par exemple, c’est impossible. Les agriculteurs assurent la production alimentaire française et pour continuer à le faire, il nous faut des solutions alternatives et pas plus dangereuses, des revenus et de la confiance. Imposer une écologie contraignante, ça ne marche pas. Chaque agriculteur, en fonction de ses cultures, en fonction de ses terres, de son climat, adopte déjà une démarche de progrès et recherche les solutions adaptées aux particularités de son environnement. On ne dicte pas depuis Paris des pratiques agricoles déconnectées des réalités du terrain. Par exemple, le développement des nouvelles techniques culturales qui poursuivent le double objectif de diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires en maintenant une bonne santé des sols et des troupeaux. Et de lutter contre le changement climatique en piégeant le carbone. On ne fera pas mieux d’agriculture en critiquant les agriculteurs, il faut faire confiance en leur responsabilité. Cet hiver, à notre grand désarroi, M. Hulot avait boudé la clôture des États généraux de l’Alimentation, pourtant essentiels pour le travail de revalorisation des revenus agricoles, préalable nécessaire à toute montée en gamme de la production. Sur le dossier du loup, N. Hulot est resté enfermé dans les exigences des lobbies écologistes, sans jamais vouloir entendre les cris de détresse des éleveurs. Mais sur le terrain, nous savons la menace que fait peser le prédateur sur nos fermes, sur toute l’économie rurale qui y est rattachée et sur la biodiversité des pâtures qu’entretiennent nos troupeaux. Sur le dossier du Mercosur, Nicolas Hulot avait identifié l’incohérence. On veut interdire le glyphosate en France et on autorise l’importation de céréales OGM résistantes au Round-up. Mais il a manqué d’engagement et de responsabilité pour faire entendre sa voix.