Restauration collective, il est urgent d'amplifier la mise en œuvre d'EGAlim

Le secteur de la restauration collective, a subi la crise sanitaire de plein fouet, et reste dans le rouge, en raison des inflations multiples (matières premières agricoles, emballages, transports, énergies).


L’effet ciseau en résultant vient mettre en péril l’atteinte des objectifs d’EGalim 1, qui prévoit 50% de produits durables et de qualité dont 20% de produits bio en restauration collective.

Ces objectifs peinent déjà à être atteints, et encore plus dans ce contexte inflationniste. Les premiers bilans mettent en avant des taux insuffisants : 5% pour le bio et 6% pour les autres produits de qualité. Pour les filières et notamment la bio qui est mise à rude épreuve, tendre vers les objectifs d’EGAlim serait un signe fort.
Mais force est de constater que les lois et injonctions ne suffisent pas, alors que l’enjeu dont il est question est primordial.


Le budget alloué au secteur n’a pas augmenté ce qui, en conséquence, ne permet pas de couvrir à la fois l’inflation et la montée en gamme prévue par la loi. Il conviendrait de prévoir pour cela une augmentation du coût matière par repas.
Sans arbitrages politiques et budgétaires ambitieux, la restauration collective pourrait se tourner davantage vers des produits importés, moins coûteux, de moindre qualité et parfois loin de respecter nos normes de production.


Aujourd’hui, nous avons besoin d’un engagement fort du secteur en faveur des filières françaises, et également une exemplarité de l’Etat et des collectivités, afin de soutenir l’approvisionnement en produits durables et de qualité en restauration collective.


En effet, demander aux producteurs un engagement dans la transition nécessite obligatoirement que ce «donneur d’ordre» s’engage de son côté à s’approvisionner auprès desdits producteurs à un prix prenant en compte la nécessaire revalorisation des coûts de production, d’autant que quelques centimes de plus au kilo pour le producteur n’entraînent pas une grosse augmentation du prix du repas compte tenu de la taille des portions.

 

Nicolas Bosc, responsable agriculture biologique FDSEA 12

Mathieu Bedel, responsable agriculture biologique JA 12