Bovin lait : des avancées sur le prix grâce à Egalim, une nouvelle étape attendue

Depuis plusieurs années, la FDSEA, les JA, la FRPL et la FNPL oeuvrent pour un meilleur retour du travail des éleveurs. Grâce à la loi EGAlim fin 2018, certains contrats ont intégré en 2019 une partie des coûts de production au travers du prix de revient dans leur formule. En 2020, cette loi a contribué au maintien du marché intérieur durant la crise sanitaire.

 

Avec cette loi et les mobilisations des producteurs des FDSEA et des JA, les organisations de producteurs ont pu défendre des prix du lait conformes aux indicateurs interprofessionnels soutenus par la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL).

Les producteurs bovins lait conventionnels chez Lactalis perçoivent depuis ce travail un retour avec prise en compte de la valeur de la matière première agricole, le lait. Pour avancer et élargir sa prise en compte, la loi EGAlim 2 de fin 2021 a contribué sur l'année 2022 à faire évoluer plusieurs fois le prix départ ferme. Les négociations commerciales entre transformateurs (Lactalis et Sodiaal) et distributeurs ont fait évoluer la prise en compte de la matière première agricole.

La mobilisation des associations de producteurs et des responsables des coopératives dans les négociations et celle des producteurs dans les grandes et moyennes surfaces de la distribution ont permis une meilleur prise en compte réelle de l'augmentation des coûts de production.
Depuis l’année passée, le prix de revient fait partie de plusieurs formules de prix (UNELL - Lactalis et Sodiaal), qui garantit aux éleveurs une prise en compte de leur coût de production et tend vers une juste rémunération de leur travail.

Aujourd'hui, la loi EGAlim doit aller plus loin, par une stricte application à 100 % sur les volumes produits en France. L’indicateur coût de production en montagne doit rentrer dans les calculs du prix du lait. Comme prévu dans la loi, afin d’assurer une plus juste répartition de la valeur, le prix de la matière première agricole
est non négociable. Les distributeurs devront être transparents et accepter les chiffres qui viennent d’être publiés par l'interprofession nationale (CNIEL). Pour cela des contrôles effectifs, transparents et des sanctions doivent avoir lieu.


Par ailleurs, le respect de l'achat de produits durables et de qualité en restauration collective doit être effectif par l'État et les collectivités locales. La FNPL souhaite instaurer une date butoir pour la fixation de la valeur de la matière première agricole avant les négociations industrielles/distributeurs, avec une réciprocité pour les coopératives. Enfin, pour une meilleure négociation des producteurs, il faut renforcer le rôle des indicateurs interprofessionnels dans la détermination du prix de la matière première agricole.

Dans le même état d’esprit, des évolutions de la valorisation de la matière grasse agricole laitière sur les grilles interprofessionnelles qualités devraient avoir lieu. Concernant le niveau européen, nous défendons avec la FNPL le modèle construit en France pour sécuriser juridiquement et empêcher les contournements de la loi à l'étranger. Nous serons, avec les responsables de la FNPL très vigilants sur ces demandes et sur l'application d'un logo qui permet de donner des informations sur l'origine du lait et les pays de transformation.

Christophe Malgouyres et Claude Falip, Co-présidents section bovin lait FDSEA.
Anthony Albinet et Mickaël Garrigues, Co-responsables du groupe lait JA